samedi 26 avril 2014

La ballade du voleur au whisky - Julian Rubinstein

"La folle aventure du Mesrine Hongrois : quand la réalité dépasse toutes les fictions !"

"La ballade du voleur au whisky" retrace le parcours d'Attila Ambrus, un braqueur atypique qui a sévi en Hongrie à la fin du 20ème siècle, en pleine chute du communisme. Julian Rubinstein nous offre là un roman vérité qui a tout d'une fiction tellement les faits paraissent invraisemblables.
  
12 octobre 1988, Attila Ambrus débarque à Budapest. Il fuit la Roumanie de Ceausescu à bord d'un train, enfin plutôt sous un train et entre deux wagons. Cette fuite originale lui vaut d'être considéré comme "espion potentiel et jeune paria" par les services de l'immigration hongroise. En conséquence, Attila est hébergé dans un dortoir de policiers pour être surveillé de près. La générosité du régime communiste lui permet d'obtenir un boulot d'électricien au sein d'une verrerie, pour un salaire de misère.

Peu de temps après son arrivée, Attila décroche un essai dans un club professionnel de hockey, l'U.T.E. Il vise un poste de gardien de but. Lors de ce test il va démontrer une capacité de résistance à toute épreuve, si bien qu'il est retenu par les dirigeants. Mais pour Atilla, la première saison ne se passe pas sur la glace, mais plutôt dans les vestiaires, voire les toilettes. En fait, il est l'homme à tout faire du club !
Grâce à cette fonction peu reluisante, il quitte son poste d'électricien ainsi que le dortoir des policiers. Bôta, le patron de l'U.T.E, lui a dégoté un appartement au sein du stade, un cagibi... Plus tard, il se verra offrir une meilleure habitation, un paddock pour cheval...

Et c'est ainsi qu'Attila Ambrus vécut sa première année à Budapest...

Attila, blessé par sa condition va vouloir s'élever socialement. Pour commencer il va devenir concierge et quitter son paddock. Dans le même temps il rencontre Judit, et pour combler sa dulcinée de cadeaux il va cumuler les petits jobs. Puis une nouvelle carrière va s'ouvrir à lui lors d'un séjour au ski en Autriche. Le propriétaire de l'auberge où il réside en compagnie de Judit et des parents de celle-ci, va solliciter Attila pour obtenir des peaux de bêtes. Et c'est ainsi qu'il va devenir contrebandier en peaux d'animaux...

Ce nouveau boulot apporte fortune à Attila. Il devient un client régulier des casinos et s'habille avec des costumes italiens en soie. Cette nouvelle vie a un prix, et Attila s'endette par le biais du jeu, des paris, des prostitués... à cela s'ajoute le prix des peaux qui augmente ainsi que les bakchichs aux frontières... et un jour, la sentence tombe !

Alors qu'Attila pensait éponger ses dettes par une nouvelle contrebande de peaux, un contact à la frontière roumaine lui annonce que tous les douaniers ont été mis à pied à cause d'une sombre histoire... De ce fait, sa vie de trafiquants prend fin avec une ardoise qui se mesure en plusieurs centaines de milliers de forints. Pour nettoyer son endettement, il ne lui reste plus qu'aller retirer de l'argent dans une poste...

Et c'est ainsi que débuta la carrière du plus grand braqueur de Budapest...

Il est toujours étonnant de découvrir le véritable parcours d'un bandit, sa construction, son oeuvre et sa chute. Souvent les prouesses réalisées nous semble étonnantes, incroyables, impensables. Mais on constate en lisant ce genre de mémoires qu'il y a surtout de l'audace et beaucoup de culot. A des moments on a l'impression que tout devient un jeu, telle une partie de poker. Chaque coup ressemble à un défi et ce dernier doit devenir de plus en plus grand avec le danger en prime, celui de la prison ou de la mort. C'est ce que nous retrouvons dans ce roman.

En filigrane de cette histoire nous avons un pays, la Hongrie, qui sort de l'ancien bloc communiste. Et avec la "ballade d'Attila" nous assistons à l'ouverture au capitalisme qui amène une corruption débordante. Sans oublier une police dépassée par les braquages à répétition du "voleur au whisky". Car jusqu'à la chute de la "dictature rouge", ce genre de délinquance était tout bonnement absent de leur quotidien.
YB.

Quatrième de couverture :

Attila Ambrus a toujours affiché un goût prononcé pour le Johnnie Walker et les voitures de luxe. Arrivant de Transylvanie, il s'est installé à Budapest en 1988 et a cumulé un bon nombre de petits boulots : fossoyeur, contrebandier de peaux d'animaux, joueur de hockey professionnel, etc... avant de se dire que le meilleur moyen de joindre les deux bouts serait de braquer des banques. Attila s'est alors changé en véritable gentleman cambrioleur, poli et plein de charme, ne versant jamais une goutte de sang, offrant des fleurs aux employées de banques qu'il dévalisait et laissant des bouteilles de champagne à l'attention de ses poursuivants. Dans un pays gangrené par la corruption la plus surréaliste, en pleine transition entre la fin du communisme et l'irruption d'un capitalisme sauvage, prétextes aux absurdités les plus délirantes, notre homme à vite été consacré héros national, surnommé "Le Robin des bois des pays de l'Est". Après s'être évadé de prison en 1999, il est devenu la proie d'une véritable chasse à l'homme, largement médiatisé, menée par l'inspecteur Lajos Varju, un inconditionnel de la série Columbo, qui s'identifiait étrangement au célèbre policier à l'imperméable.



Avec cette aventure aussi irrésistible que palpitante, qui évoque autant Mesrine que la Panthère rose, Julian Rubinstein a mis la main sur une histoire en or qui ravira tous les amateurs de romans noirs bien frappés. Les droits d'adaptation du livre ont été achetés par Johnny Deep.

Traduit de l'anglais par Clément Baude.

La ballade du voleur au whisky, Editions Sonatine, février 2014.

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