mercredi 30 avril 2014

Frangins - Patrick Cauvin

 C'est fou comme des fois on peut se faire toute une idée d'un événement...

"Frangins" est un polar qui raconte deux histoires : la dernière enquête d'un flic et le dernier fait d'arme d'un truand. Patrick Cauvin nous livre un beau cadeau, car les faits contés sont réels mais surtout renversants par leur déroulement. De plus, le flic et le truand sont deux frères, ce qui s'ajoute à l'originalité des deux textes.  
 

Le vieux flic 

"Politic and People" est le nom du service dans lequel se trouve le vieux flic. Cette section policière s'occupe d'affaires liées aux politiques et aux starlettes. Des enquêtes qui ne doivent pas être révélées au grand public, d'où son existence presque inconnue et plus que discrète... 

Un matin, le vieux flic reçoit une jeune femme dans son bureau, Martha Belgando. Cette dernière est femme de ménage chez un homme politique, Daniel Vinier. Elle raconte qu'elle a été témoin d'une discussion portant sur un trafic de drogue entre Vinier et un inconnu. Le vieux flic flaire un mensonge et soupçonne que l'on fasse chanter Martha Belgando. Tout porte à croire qu'il a raison...

A la suite d'une entrevue avec Vinier, il apprend que ce dernier est pressenti pour le poste de ministre des affaire étrangères, et qu'il est en concurrence avec trois autres politiques, dont un certain Fernand Karski. Celui-ci est un "rouge", c'est à dire qu'il est fiché dans la catégorie "pourri". Pour le vieux flic, Karski est en train de monter un mauvais coup à Vinier dans le but de s'installer au Quai d'Orsay. Il ne lui reste plus qu'à le confondre...     

Dès lors, le vieux flic va mener son enquête, ou plutôt c'est l'enquête qui va le mener dans bien des travers...

Le vieux truand   

A soixante piges, le vieux truand se trouve "lent, lourd et gris". Lui, qui a su faire profit de ses années de grand banditisme en plaçant son fric dans des SICAV, vit une retraite honorable. Pourtant il accepte de "repiquer au turf" lorsque Max le sollicite pour un braco. Le coup proposé est simple : braquer des "fourmis" qui font passer de l'argent en provenance d'Amérique du Sud. 

Pour mener à bien ce travail Max met un autre type sur le coup, François Menchalo. Un jeune d'Argenteuil pour qui Max est devenu un père spirituel. François a planqué Max pendant près de trois mois après le braquage d'un fourgon blindé et une forte amitié est née entre eux. Malgré une réticence, le vieux truand accepte de travailler avec le gosse...     

Quelques jours plus tard, dans un hôtel à Orly, ils braquent les fourmis comme convenu. Mais tout ne se déroule pas à la perfection, François tue l'une des fourmis, une femme. Ils prennent la fuite et se séparent. Ils doivent se revoir trois jours plus tard...

Le lendemain, le vieux truand mène une vie ordinaire, va au cinéma, se promène dans les rues de Paris... Dans les journaux, pas un seul article ne mentionne le meurtre d'une femme dans un hôtel. 
Puis, dans la nuit il reçoit un appel, c'est Max. D'une voix agonisante il parvient à lui dire deux mots : "Tué Menchalo." Ils viennent de se faire doubler par le jeune...   

Dès lors, le vieux truand va mener une chasse à l'homme, ou plutôt c'est la chasse à l'homme qui va le mener dans bien des travers...

Une dernière enquête, un dernier coup, et c'est une fois de trop pour ces vieux briscards en perte de vitesse, presque devenus aveugles, voire au bout du rouleau. Ils vont foncer jusqu'à frôler la mort, puis tout leur explose en pleine poire.
Par une écriture magnifique, Patrick Cauvin nous promène dans l'univers de ces deux frères aux parcours différents et si proches à la fois. Deux histoires qui paraissent surréalistes et qui sont aussi une leçon sur la loyauté, l'amitié et la fraternité. Ce bouquin doit être mis entre les mains de toute personne aimant le polar. Quand on le referme on a qu'une seule envie : celle de le relire. Et  dire que tout est vrai...        
YB.


Quatrième de couverture :

Deux frères : un flic, un truand.
Chacun a choisie sa voie. Ils se retrouvent après vingt ans de silence, au soir de leur vie pour la finir comme ils l'ont commencé : ensemble. L'inspecteur doit résoudre une énième enquête impliquant des personnalités politiques et son frangin, lui, se laisse persuader d'accomplir un ultime braquage.
"Voici, de chacun, la dernière aventure..." 



D'une plume mélancolique, humaine et vibrante, Patrick Cauvin dresse le portrait d'un duo étonnant.

Frangins, Editions du Masque, mars 2014.

2 commentaires:

  1. C'est un Cauvin qui ressemble beaucoup à un Claude Klotz, non ?
    Pourquoi ce choix de le publier sous ce pseudo ?

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    Réponses
    1. Oui. il aurait été plus logique de publier ce polar sous le pseudonyme de Claude Klotz.

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