mardi 10 mars 2015

Une main encombrante - Henning Mankell

Clap de fin pour Kurt Wallander !

"Une main encombrante" est un court roman de Henning Mankell, marquant la fin de sa série policière Kurt Wallander. A l'origine, ce livre est le scénario d'un épisode de la série "Wallander", porté à l'écran par la BBC.

Kurt Wallander est devenu nostalgique, voire usé, en rupture avec les nouvelles méthodes de son métier. La motivation lui échappe, le laissant penser à sa future retraite qu'il aimerait passer à la campagne, en compagnie d'un chien. C'est aussi pour lui l'heure d'une introspection sur sa situation personnelle, sa vie de célibataire et d'homme vieillissant. Puis, il y a sa fille, Linda, qui le préoccupe. Elle est devenue policière dans le même commissariat, fréquente un collègue et Wallander n'aime pas beaucoup ça.

Mais son équipier Martinsson va le sortir de son amertume, en lui proposant de lui vendre une maison appartenant à un cousin de sa femme. C'est une ferme située à Vretsvägen dans la région de l'Österlen, un endroit très prisé de la Suède. Wallander file aussitôt faire un rapide tour de la propriété et fait une offre à Martinsson. Au téléphone, les deux collègues finissent par tomber d'accord sur un prix.

Wallander, enthousiaste, rejoint sa voiture pour quitter les lieux de sa future acquisition, quand lui revient une image. Dans le jardin, quelque chose l'avait fait trébucher. Retournant sur ses pas, il découvre une main sortant de terre...

C'est un dernier petit texte en guise d'au revoir, axé sur le personnage de Kurt Wallander. Comme pour tous les épisodes de la série il est d'une très grande qualité et très agréable à lire. En refermant celui-ci, une sorte de regret nous envahit, mêlé à une envie de se (re) plonger dans les romans précédents. Pendant vingt ans, Henning Mankell nous a servi l'une des meilleures séries policières, dans la droite lignée de Sjöwall et Walhöö.

Dans cette ultime publication, l'auteur, en fin de roman, nous parle de son personnage, de sa genèse, la raison de sa création et pourquoi il y met un terme. En plus d'un très bon livre, cette conclusion devrait ravir tous les aficionados de Kurt Wallander. A noter, l'auteur laisse une toute petite, voire minuscule, brèche ouverte à Linda Wallander, peut être qu'un jour elle reprendra le flambeau de son père ?! Mais pour l'heure, c'est un grand chapitre du roman policier qui se tourne.
YB.

Quatrième de couverture :

C’est l’automne en Scanie avec son lot de pluie et de vent. Wallander est en fin de carrière et se sent au bout du rouleau. Il aspire à une retraite paisible, rêve d’acheter une maison à la campagne et d’avoir un chien. Un collègue lui fait visiter celle d’un vieux parent. Wallander s’enthousiasme pour l’ancienne ferme et les lieux alentours, et pense avoir trouvé son bonheur. Pourtant, lors d’une dernière déambulation dans le jardin à l’abandon, il trébuche sur ce qu’il croit être les débris d’un râteau. Ce sont en fait les os d’une main affleurant le sol. Les recherches aboutissent à une découverte encore plus macabre.
Au lieu d’une maison, Wallander récolte une enquête. Jusqu’où devra-t-il remonter le temps, et à quel prix, pour identifier cette main ? 
Un récit concis, vif, terriblement humain avec un Wallander bougon à souhait.
Le court roman est suivi d’un portrait touchant de Kurt Wallander signé par son créateur.

Né en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède, le Mozambique, et la France. Lauréat de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre « série Wallander », il est l'auteur de romans sur l'Afrique ou des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.

Traduit du suédois par Anna Gibson.

Une main encombrante, Editions du Seuil, octobre 2014.

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