jeudi 17 avril 2014

Du vide plein les yeux - Jérémie Guez

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois....

"Du vide plein les yeux" est le dernier volet d'un triptyque parisien, débuté avec Paris la nuit et poursuivi avec Balancé dans les cordes. Cette fois, Jérémie Guez nous plonge dans une enquête menée par un certain Idir, un détective privé, non officiel...

Quand Oscar Crumley, fils d'un grand patron, vient louer les services d'Idir cela peut paraître étrange. En effet, répondant à une commande, Idir avait ratatiné la gueule de ce fils de bonne famille ce qui lui avait valu 6 mois de prison. Encore plus surprenant, Idir accepte le travail : retrouver le demi-frère d'Oscar, Thibaut.

Parallèlement, Eric Vernay, le père de son ami Thomas, lui apporte une autre affaire : retrouver une voiture volée. Une demande un peu curieuse qu'Idir veut bien résoudre car il a une bonne estime pour le bonhomme et l'offre est alléchante. De plus, Idir connaît le plus grand tireur de voiture de la capitale, Chérif, et pour ce dernier il ne sera pas difficile de récupérer une Audi R8, un modèle plutôt rare...

Idir, par le biais d'une cassette audio va s'immiscer dans l'intimité de Thibaut et le pousser vers d'obscurs horizons. Des boites gays parisiennes au peep show de Pigale, en passant par le porno amateur, Idir marche dans les derniers pas du frère d'Oscar, jusqu'à se retrouver dans une soirée de sniffeurs et de fils à papa. Là, il va confondre un pote de Thibaut, Julien, qui a agressé sexuellement son ami. Après l'avoir fait avouer, il met un terme à l'enquête. Pour Idir, Thibaut a volontairement disparu et réapparaîtra plus tard...

Pendant ce temps, Chérif a dépisté la trace de la voiture R8. Le rendez-vous est pris avec un type à Bagnolet. Après quelques jactances, ce dernier les amène chez un dénommé Stéphane. Il aurait été vu avec la voiture, cherchant à la refourguer. Quand ils arrivent dans le pavillon, il trouve Stéphane devant la télé un trou dans la pommette, un autre dans le cœur...

A partir de ce moment, les événements vont prendre un tournant radical : coups, points de sutures et cadavres vont commencer à s’amonceler. Idir entre dans le bal des grands, un engrenage qui devient incontrôlable. Heureusement qu'il peut compter sur Tarik, son ancien compagnon de cellule, pour nettoyer la merde laissée derrière lui...  

Une fois de plus, Jérémie Guez nous balade à toute vitesse à travers Paris, dans le populaire et le chic, avec quelques escales en banlieue. Une écriture toujours aussi incisive et précise, pas de détails inutiles et une enquête intrigante pour le lecteur. Comme d'habitude, vous ne trouverez aucune morale, juste un déballage brutal !
YB.

Quatrième de couverture :

"J'offre à ces gens-là une solution de facilité, je comprends leurs besoins, je parle leur langue et leur garantis que les choses n'iront pas trop loin. Je fixe aussi des limites : j'ai déjà refusé plusieurs contrats de meurtre. Moi je fais un boulot simple. Je suis des femmes et parfois des maîtresses pour des hommes soupçonneux. Je surveille des gosses pour des parents inquiets. A la rigueur, je menace certaines personnes à l'occasion, mais basta. Je ne suis pas un voyou et je n'en serai jamais un. Tout est une question d'échelle. Pour la rue, je suis une grosse baltringue mais pour ces gens là je suis le putain de grand méchant loup. Je règne sur une niche commerciale et jusqu'ici je suis sans concurrent, personne n'ayant eu la mauvaise idée de se positionner sur le même créneau que moi pour venir gratter quelques milliers d'euros par an."



A 30 ans passés, Idir s'est improvisé détective privé après un malencontreux séjour en prison.Sa clientèle : les beaux quartiers de Paris et ses grands appartements sur plusieurs étages. Perdu dans le ghetto du gotha, où il doit retrouver le fils d'un patron de presse, Idir va risquer sa vie pour faire éclater la vérité.

Jérémie Guez a 25 ans et vit à Paris. Du vide plein les yeux est son troisième roman après Paris la nuit et balancé dans les cordes (Prix SNCF du Polar).

Du vide plein les yeux, Editions La Tengo, novembre 2013.

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