mardi 3 novembre 2015

Rédemption fatale - Emmanuel Varle

Sur un petit air des années de plombs.

"Rédemption fatale" est le second roman d'Emmanuel Varle, et une nouvelle enquête du groupe 4 de la Brigade Criminelle, quelque peu modifiée après que Le cirque se soit invité au 36. 


En mai 1979, Jules Berlin-Rotier alors dirigeant du Conseil National du Patronat Français, l'équivalent du MEDEF d'aujourd'hui, est victime d'une tentative d'assassinat menée par un groupe d'extrême gauche, le NAPAP (Noyaux Armées Pour l'Autonomie Populaire). 

Un seul auteur, Hippolyte Goubier, est interpellé et emprisonné quatre ans plus tard. En 1998, à sa sortie de prison, il a tourné le dos à son groupuscule et à ses idéaux durant son incarcération, il est même devenu un fervent croyant. Il habite au nord de Paris, à Deuil-la-Barre, dans la promiscuité, survit du RSA et son quotidien sont les bistrots et les cuites.

Un beau jour, Goubier reçoit l'appel d'un inconnu et accepte un rendez-vous où il se rend armé. En chemin, il réfléchit à ses ennemis potentiels, la peur le gagne. Il aurait mieux fait d'écouter ses craintes, car deux balles de Smith & Wesson seront ses principales interlocutrices et mettront fin à ses jours.

Voici le début de la nouvelle enquête de la Brigade Criminelle. Une instruction longue, compliquée, où plusieurs profils de suspects émergent. Cette affaire va connaitre un nouveau rebondissement lorsqu’est repêché le corps du père Jocelyn de Grahaune, tué par la même arme. Lui et Goubier s'étaient connus lors du passage en prison de ce dernier et avaient dernièrement participé à une émission dont le sujet était la rédemption. Plusieurs mobiles apparaissent alors aux yeux des enquêteurs.

Emmanuel Varle est commandant dans la Police Nationale, ce qui nous permet de penser que le roman traduit la réalité du terrain et le vécu des policiers, qui, contrairement à de nombreux récits, ont un côté "monsieur-tout-le-monde", loin de l'image stéréotypée que nous pouvons avoir de la plaque et de l'uniforme. Une écriture agréable nous mène dans un monde ni tout blanc, ni tout noir, sans parti pris. Ce roman est culturellement très enrichissant, principalement par les événements historiques. Plus que par son enquête et son suspens, la force de ce récit se trouve dans son côté sociologique à travers les portraits des différents personnages.

Par contre, le héros Enzo Verdier, semble trop loin de nous par manque de détails (ses pensées, sa manière de vivre, son histoire...). De ce fait le lecteur ne peut s'attacher au personnage principal, ce qui est pourtant primordial pour une série. Outre ce petit point négatif, nous sommes en présence d'un bon roman et donc d'un bon auteur.
YB.  

Quatrième de couverture :

Un ancien terroriste gauchiste repenti se fait assassiner à Deuil-la-Barre, ville de la banlieue nord où il vit depuis sa sortie de prison. Quelques semaines plus tard, le curé de l’église Saint Pierre de Neuilly subit le même sort. 

Les deux homicides ont été perpétrés avec la même arme : un revolver Smith & Wesson modèle 10. Les victimes avaient participé à une émission de téléréalité ayant pour thème : la rédemption chez les criminels. Le groupe 4 de la Brigade Criminelle où officie toujours le lieutenant Enzo Verdier désormais sous les ordres du commandant Pecqueux va se lancer dans une nouvelle chasse au serial killer. Lors de leur enquête, les policiers se confronteront à des milieux aussi dissemblables que le clergé, la noblesse, l’ultra gauche radicale, les escorts boys, les zonards, les indicateurs, les squats, les numismates, le grand patronat, les brocanteurs, les cités de banlieue… Durant cette quête de la vérité, ils auront une obsession : interpeller le tueur avant qu’il ne fasse une autre victime.

Rédemption fatale, Editions Les presses littéraires, juin 2015.

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