mardi 14 avril 2015

Or noir - Dominique Manotti

 L'argent n'a pas d'odeur, mais le crime a du flair.

"Or noir" est un roman policier de Dominique Manotti, qui se déroule en 1973, à l'aube du premier choc pétrolier.

Théodore Daquin débarque à Marseille en mars 73. Ce jeune parisien, nouvellement commissaire, a été affecté à l’Évêché au sein du SRPJ. Pour sa première enquête, il va devoir élucider l'assassinat d'un haut personnage de Marseille, Maxime Pieri. Gérant d'une importante société maritime de transport, la Somar, et ancien lieutenant du parrain marseillais Antoine Guérini, il a été abattu de plusieurs balles à Nice.

Très vite, la piste du règlement de compte lié au banditisme est écartée par Daquin et son équipe. Cependant, suite à une entrevue avec le procureur, le jeune commissaire, comprend qu'il ne faudrait pas trop enquêter sur ce meurtre et se contenter de la thèse officielle : exécution par le milieu. Cette injonction va avoir le don d'éveiller l'audace et la dextérité du jeune policier, d'autant que quelques jours plus tard, c'est Jacques Simon, l'associé de Pieri, qui est tué à l'aéroport de Nice. Dans le même temps, à bord d'un cargo de la compagnie Somar à Istanbul, meurt accidentellement le capitaine Nicolas Serreri.

Dès lors, l'enquête prend une toute autre tournure. Théo Daquin va s'intéresser de près à un trader américain, Michael Frickx, dont la femme se trouvait au bras de Maxime Pieri lorsqu'il s'est fait descendre. De plus, Michael se trouvait à l'aéroport de Nice lorsque Jacques Simon a été assassiné. Mais quel lien pourrait unir tous ces protagonistes ? Difficile d'y répondre pour Théo Daquin, qui en plus d'un imbroglio d'affaires, va se retrouver face à une ville menaçante.

Dominique Manotti nous plonge dans une atmosphère pesante, une intrigue aux multiples pistes qui crée un suspens haletant, pressée de dangers invisibles. Grâce à une excellente écriture, nous sommes facilement transportés dans les différents lieux du récit, visualisons et ressentons parfaitement les sentiments de chaque personnage.

Mais la puissance de ce roman policier réside dans sa documentation car Dominique Manotti nous retrace une époque, un monde, une histoire. Elle passe en revue le Marseille d'après-guerre, la construction de son milieu, l'implication des Etats-Unis contre la French Connection, puis la montée en puissance d'une nouvelle économie, celle du pétrole, à l'échelle internationale. Par ces faits nous pouvons apparenter ce roman policier à une fiction historique, un livre redoutable pour sa connaissance personnelle.
YB.

Quatrième de couverture :

Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché, et découvre une ville ensanglantée par les règlements de compte qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie. 
Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétéran des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d'argent frais qui le mettent en œuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit...

Or noir, Editions Gallimard, mars 2015.

2 commentaires:

  1. bien tentant ce roman de Manotti ! il y a bien longtemps d'ailleurs que je n'ai pas lu un de ses livres !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est mon second roman de Manotti, enfin presque, j'ai lu l'honorable société coécrit avec DOA !
      Or noir est d'une grande qualité.

      Supprimer