jeudi 2 juin 2016

Demandez au perroquet - Richard Stark

Que feriez-vous si des braqueurs étaient en fuite près de chez vous ?

"Demandez au perroquet" est le vingt-troisième "coup" de Parker, l'un des braqueurs le plus doué de sa génération, créé par Richard Stark. C'est aussi la suite d'A bout de course, roman dans lequel Parker et deux de ses collègues échouent dans un braquage.

Quand il apprend que des braqueurs sont en fuite près de chez lui, Martin Lindahl n'a aucune hésitation : armé de son fusil, il gravit une colline et part à la rencontre des fuyards. C'est ainsi qu'il tombe nez à nez avec Parker. Mais savez-vous ce que Martin a derrière la tête ? Se servir de l'expérience d'un braqueur parce qu'il compte se venger de son ancien employeur qui lui a joué un sale tour. Sans jeu de mots, cela fait un petit bout de temps que Martin souhaite lui rendre la monnaie de sa pièce, et Parker va devenir, en quelque sorte, son messie. C'est ainsi, qu'un des hommes les plus recherchés du pays va pouvoir concocter incognito un nouveau hold-up servi sur un plateau. Et ironie du sort, il va même avoir le privilège de participer à sa propre traque !

Mais bon, il est difficile de ne pas éveiller des soupçons dans l'entourage de Martin, vieil ermite,coupé de tout lien social, qui s'affiche du jour au lendemain avec un ancien collègue qui se fait appeler Ed Smith. Ils ne sont pas nombreux à être intrigués, mais cela suffit à mettre une certaine pression sur le duo insolite. Il y a Fred Thiemann, compagnon de chasse de Martin, qui va faire une connerie irrémédiable que Parker va devoir camoufler. Quelle connerie ? Il va tout simplement buter un pauvre type lors de la chasse à l'homme organisée par les autorités pour retrouver les gangsters en fuite. Et puis il y a deux frangins, des petites frappes, qui ont découvert le poteau rose et compte bien doubler Parker et Martin sur leur coup. Seulement voilà, ils ne savent pas encore à qui ils se mesurent...

Rien ne peut arrêter Parker, ni le perturber, même quand son portrait-robot lui est donné en main propre par des policiers, il sait garder son sang-froid puis se mêler à une population qui lui est hostile et qui n'hésiterait pas à le descendre si elle connaissait sa réelle identité. Glacial, sans compassion, on pourrait penser qu'il fait preuve de générosité en acceptant d'aider Martin à dépouiller son ancien patron. Il souhaite surtout se refaire après un coup raté. En fait, il est un pur prototype de ce que peut provoquer le capitalisme : un égoïste, sans cœur, guidé par le gain, capable de tuer pour arriver à ses fins mais qui n'est pas forcément plus mal honnête que les gens qu'il vole. Richard Stark a conçu un personnage atypique, une série devenue un classique du polar, où en filigrane il critique et se moque de la société américaine. Il a rendu sympathique un héros antipathique, et c'est ça qui fait le charme de cette série.
YB.

Quatrième de couverture :

Un homme court à travers la campagne pour échapper aux chiens qui ont flairé sa piste et à l'hélicoptère qui tourne dans le ciel. Le fuyard  s'appelle Parker, il vient de braquer une banque. Au sommet d'une colline, il tombe sur un inconnu en tenue de chasseur qui le fait monter dans sa voiture et l'emmène chez lui par des chemins forestiers, échappant ainsi aux barrages de la police.
Lindahl - c'est le nom du chasseur - vit dans un garage converti en habitation. L'intérieur est sommairement  meublé. Sur le poste de télévision allumé en permanence, trône une grande cage abritant un perroquet.
Lindhal est un homme en colère et il voit en Parker l'occasion d'assouvir une vengeance. La présence de Parker va bouleverser sa vie à un point qu'il n'imaginait pas.

Traduit de l’anglais par Marie-Caroline Aubert

"Qu'est-ce qui peut expliquer que ces romans soient si plaisants à lire (ou à relire) ? Au final, c'est Parker. Même quand on sait ce qu'il va faire, c'est tout simplement fascinant de le regarder faire." (Lawrence Block)

"Les romans consacrés à Parker, le professionnel du crime, sont à mon avis des chefs-d'oeuvre qui transcendent la fiction policière pour la hisser au rang de littérature." (John Banville)

Demandez au perroquet, Editions Payot & Rivages, février 2012.

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