mardi 5 avril 2016

Les rues de Santiago & Tant de chiens - Boris Quercia

Découvrez un nouveau maître du polar.

Boris Quercia est un cinéaste chilien, et depuis peu, un auteur de polar. Avec ses deux premiers romans, Les rues de Santiago et Tant de chiens, il se présente d'emblée comme un incontournable du genre. Sous sa plume est né le personnage Santiago Quinones, un flic qui exerce au sein de la PDI, la Police d'Investigation du Chili.

Notre première rencontre avec le policier se passe dans Les rues de Santiago, au cœur de la capitale chilienne où l'arrestation des membres d'un gang se termine par la mort d'un des gangsters tué par Quinones. Marqué par cet événement, et comme pour oublier qu'il vient d'abattre un adolescent, il s'en va errer dans les rues de la capitale, où machinalement, et sans se rendre compte, il se met à suivre une femme. Est-ce le flair du flic ou bien celui de l'homme en rut qui le pousse à s'interroger sur cette dame ? En tous cas, à ce moment de l'histoire, il ignore encore que cette inconnue va le mener dans de beaux draps, au sens propre comme au figuré. Quinones va la suivre plusieurs jours jusqu'à découvrir qu'un ancien collègue, peu recommandable, assure sa protection. Ce dernier sera assassiné un peu plus tard, presque sous ses yeux, pendant qu'il les filait. Par la suite, il sera lui-même visé par un tueur qui le blessera par balle. Dès lors, une menace invisible va le pourchasser jour et nuit, ne lui laissant pas d'autre choix que d'aller la démasquer, et cela à travers les bas-fonds de Santiago du Chili où le danger ne dort jamais. Mais que cache cette mystérieuse femme ?

Suivez Quinones Santiago dans les coulisses de ses rues, car ce flic va vous surprendre par son originalité. En proie à des doutes, il se laisse prendre dans une spirale qui pourrait bien causer sa chute en commettant des erreurs de débutant, réussissant ainsi à perdre le lecteur "himself". Dans un pays où la corruption policière fait partie du décor, il va devoir se battre contre les institutions et la rue, mais aussi, contre ses péchés que sont principalement la cocaïne et les femmes. D'ailleurs, telle une mauvaise habitude, c'est encore une dame qui va le pousser vers une histoire bien plus lugubre dans Tant de chiens.

Dès la première page ça flingue ! Nous nous trouvons au centre d'une fusillade opposant la police à des trafiquants de drogue et assistons à la mort du partenaire de Quinones, Heraldo Jiménez. A son enterrement, Quinones se fait accosté par Ricardo Arenas de la Nouvelle Lumière, un groupe philosophique à l'allure d'une secte dont faisait partie Jiménez, qui l'invite à un hommage en l'honneur du défunt. Peu convaincu, il va tout de même s'y rendre et faire la rencontre de Yesenia, une jeune femme qui va tout simplement lui demander de tuer son bourreau. Touché par son histoire, et bien qu'il soit flic, Quinones va accepter sa requête. Seulement voilà, il va laborieusement échouer en se faisant trouer l'intestin par le tortionnaire de Yesenia. Dans le même temps, les agents des Affaires internes sont à ses trousses, car ils suspectent Quinones de savoir que Jiménez trempait dans quelque chose d'illicite. Ils ne vont pas le lâcher d'une semelle et tout faire pour le piéger, malgré son innocence et surtout son ignorance sur les malversations de son ex-partenaire.

Face à de Grands Salauds, et malgré lui, il va déterrer une histoire extrêmement gerbant. Contre lui il y aura du beau monde et peu d'alliés. Il pourra compter sur sa collègue Angélica des archives, maîtresse du défunt Jiménez, et sur Marcelo, un flic rencontré lors de son séjour à l'hôpital. Sur le fil du rasoir, il va naviguer à vue entre partie de fesses et défonce à la cocaïne à se demander comment Quinones arrive à s'en sortir vivant, et surtout à réfléchir. Le danger est omniprésent, créant un suspense haletant, où la plume de l'écrivain nous mène par le bout du nez, ne sachant jamais à quoi nous attendre. Derrière le personnage de Quinones Santiago nous devinons le portrait du Chili, un pays aux multiples facettes, marqué par son passé et se cherchant au sein d'un nouveau monde qu'il a du mal à assimiler. Boris Quercia c'est un style singulier, une force narrative qui accroche, dire qu'il faut lire ces livres n'est pas un conseil mais plutôt un ordre !!
YB.

Quatrièmes de couvertures :

Il fait froid, il est six heures du matin et Santiago n'a pas envie de tuer qui que ce soit. Le problème, c'est qu'il est flic. Qu'il est sur le point d'arrêter une bande de délinquants, dangereux mais peu expérimentés, et que les délinquants inexpérimentés font toujours n'importe quoi... Après avoir abattu un jeune homme de quinze ans lors d'une arrestation musclée, Santiago Quinones, flic à Santiago du Chili, erre dans les rues de sa ville en traînant son dégoût. C'est ainsi qu'il croise le chemin de la belle Ema Marin, une courtière en assurances qui semble savoir beaucoup de choses sur son passé.

Traduit de l'espagnol par Baptiste Chardon

Boris Quercia Martinic (31 août 1967) est un acteur, réalisateur, scénariste, producteur et écrivain chilien. Il a étudié le théâtre à l'université du Chili, sa carrière de cinéaste a commencé avec la réalisation des court-métrages Ñoquis et El Lanza. Son premier film est L.S.D sortie en 2000 mais son plus grand succès est sans doute le film Sexo con amor sorti en 2003.

Les rues de Santiago, Editions Asphalte, février 2014.


Encore une mauvaise période pour Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili. Son partenaire Jiménez vient de mourir au cours d'une fusillade avec des narcotrafiquants. Pire encore, le défunt semble avoir été mêlé à des histoires peu claires, et il avait les Affaires internes sur le dos. Il était également lié à une « association de divulgation philosophique » aux allures de secte, la Nouvelle Lumière. Interrogé par les Affaires internes, Santiago a du mal à croire ce qu'on lui dit de Jiménez. En se rendant à la Nouvelle Lumière, par curiosité autant que par désœuvrement, il tombe sur la jeune Yesenia, qu'il connaît bien. Tous deux ont grandi dans le même quartier, puis leurs chemins se sont séparés. Entre temps, Yesenia a connu l'enfer : elle raconte à Santiago avoir été séquestrée et violée par son beau-père. Depuis, elle ne vit plus que pour une seule chose, et elle va demander à Santiago de l'aider, au nom de leur amitié passée : il s'agit d'abattre son bourreau...

Traduit de l'espagnol par Isabel Siklodi

Tant de chiens, Editions Asphalte, novembre 2015.

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