mardi 26 janvier 2016

... Et justice pour tous - Michaël Mention

This is the end, beautiful friend...

"... Et justice pour tous" de Michaël Mention est le dernier volet d'une trilogie anglaise qui se déroule dans le Yorkshire. Cette fois l'auteur s'est librement inspiré de l'affaire de l'orphelinat de Jersey.

Nous sommes en 2013 et retrouvons Mark Burstyn à Paris. Cela fait quatre ans qu'il est sorti de prison et qu'il a quitté sa terre natale, l'Angleterre. Il a maintenant 72 ans, est alcoolique et vit reclus dans un appartement minable du XVIIIème arrondissement. L'image du jeune flic rock'n roll, sûr de lui et téméraire, qui traquait l'éventreur du Yorkshire dans les années soixante-dix, n'est plus qu'une ombre tombée en désuétude, hantée à jamais par cette enquête qui l'a précipité dans le chaos. Son seul petit rayon de soleil est Amy, sa filleule, fille de son ancien coéquipier Clarence Cooper. Amy a 11 ans et lui écrit chaque semaine. Ils ne se sont jamais vus, ni parlés, et pourtant ils entretiennent une correspondance qui est sans fin. Pour Burstyn, cette correspondance est presque sa seule raison de vivre et son dernier lien social.

Outre cette relation à distance, l'ex-flic a tissé une amitié avec un libraire parisien, Yann Bourgoin, qui est également un spécialiste des tueurs en série qu'il interviewe à travers le monde pour réaliser des documentaires. Un jour où Burstyn lui rend visite, il va apprendre qu'une affaire de pédophilie à éclater outre-Manche au cœur d'une institution renommée, l'orphelinat St Ann's, située dans le Yorkshire. Il est averti également que Clarence Cooper est chargé de l'enquête. Cela lui rappelle qu'une semaine plus tôt il n'avait pas reçu la lettre hebdomadaire d'Amy, et qu'il en était devenu malade. Yann tente de le convaincre d'aller rendre visite à la jeune fille et lui offre un téléphone portable pour qu'il puisse l'appeler. Après moultes hésitations, Burstyn décide de téléphoner à Amy, c'est là qu'il va apprendre une horrible nouvelle : le décès de sa filleule !

De retour au pays, le vieux Burstyn va faire un lien entre la mort d'Amy et l'enquête menée par Clarence Copper sur l'orphelinat St Ann's. De là, il s'engage tel un loup solitaire sur la route d'une justice punitive, abreuvé de vengeance, qui va se transformer en un dernier coup d'éclat. Chaque pas, chaque action menée, sont une avancée vers des rebondissements inattendus. Vont ressurgir des noms du passé comme Paul Witcliffe et Keith Harris pour ne citer qu'eux. Débuté lors de l'ascension du Thatchérisme, la trilogie prend fin le jour de l'enterrement de la Dame de fer. Comme à son habitude, Michaël Mention nous colle une fiction, inspirée de faits réels, à un environnement social brutalisé par une fermeté politique. Chacun des trois romans possède sa noirceur, son originalité et son propre message. La trilogie est de qualité, elle en devient presque incontournable pour tout amateur du genre. A chaque nouvelle parution, le talent de Michaël Mention est monté d'un cran.
YB.


Quatrième de couverture :

Le superintendant Mark Burstyn, exclu de la police après l'affaire de l'Eventreur du Yorkshire, est aujourd'hui un homme âgé qui vit chichement à Paris. Il a sombré dans l'alcoolisme. Seule lueur dans sa vie gâchée, sa filleule Amy, la fille de son ancien collègue Clarence Cooper. Mais un jour, la fillette est fauchée par une voiture. Anéanti, Mark décide de revenir en Angleterre. Parallèlement, la police de Wakefield, dans le West Yorkshire, enregistre une série de plaintes contre la direction de l'orphelinat St Ann's.

Plus de vingt ans après les faits, des adultes affirment avoir été victimes de viols dans leur enfance. Dans ce contexte explosif, Mark Burstyn se mêle d'enquêter à sa façon sur la mort de la petite Amy. Il est bientôt convaincu que cette mort n'a rien d'accidentel. L'enquêteur va alors se métamorphoser en homme blessé, assoiffé de vengeance...

... Et justice pour tous, Editons Payot & Rivages, septembre 2015.


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