mercredi 9 septembre 2015

Le Bourreau de Gaudi - Aro Sainz De La Maza

De la boucherie d'art !

"Le bourreau de Gaudi" est un roman policier d'Aro Sainz De La Maza, première incursion dans le genre pour cet auteur.

Milo Malart est un homme à la dérive, suspendu de ses fonctions de policier suite au suicide de son neveu avec son arme de service. Il erre tel un zombie dans un monde de souffrance, une vie de haute amertume. Détesté par son frère qui le rend responsable du décès de son fils, séparé de sa femme et rejeté par ses collègues, il demeure un homme seul et brisé. Il faut dire que Milo Malart est une sorte de spécimen, aux comportements singuliers, aux méthodes originales, quelqu'un qui gravite à l'écart des autres et qui n'en fait qu'à sa tête.

Plongé au fond du gouffre, il va en être extrait par une amie, la juge Susana Cabot. Pour elle, il est le seul à pouvoir résoudre un meurtre qui ébranle le tout Barcelone. Eduard Pinto, un personnage important de la ville, a été enlevé, séquestré et brûlé vif, suspendu à la façade de La Pedrera, le tout filmé par l'assassin. Réintégré contre l'avis de ses supérieurs, Milo va se voir imposer des contraintes, notamment faire équipe avec la sous-inspectrice Rebecca Mercader, une situation difficile à accepter pour l'électron libre qu'il est.

Si le personnage principal de cette histoire demeure Milo Malart, le second rôle est tenu par Barcelone. L'enquête nous mène à travers ses ruelles, sur les traces d'Antoni Gaudi, architecte catalan qui a marqué la ville de son empreinte. Elle nous pousse vers la franc-maçonnerie, puis dénonce une spéculation immobilière dont Barcelone est victime, nourrie par la corruption politicienne. Milo et Rebecca, vont se trouver embarqués dans un univers tumultueux et bientôt engagés dans un contre-la-montre pour arrêter Le Bourreau de Gaudi, qui compte bien cumuler les assassinas pour assouvir sa vengeance.

Prix international RBA du roman noir, Le Bourreau de Gaudi est un long roman, où Aro Sainz De La Maza prend le temps de développer son histoire, ses personnages et les différents thèmes abordés. Culturellement enrichissant, ce livre dénote par son style littéraire qui n'emprunte pas les codes habituels de la littérature policière, apportant un attrait supplémentaire à sa lecture.
YB.  

Quatrième de couverture :


Un corps en flammes est retrouvé pendu au balcon d’un des monuments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d’Antonio Gaudí. Bien mauvaise publicité pour la ville à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Les services policiers sont aux abois et réintègrent l’électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu’il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, qui semble tout droit sortie d’une série américaine à succès, les meurtres s’enchaînent selon un rituel immuable : toujours des membres de l’oligarchie barcelonaise, férocement mutilés au sein des édifices du célèbre architecte qui fait la gloire de la ville. Barcelone a vendu son âme au diable ; elle doit payer le prix de sa magnificence.
La chasse à l’homme est ouverte, mais qui cherche-t-on ? Un prédateur sadique assoiffé de vengeance ou la victime d’un système politique arrogant et corrompu, qui sacrifie les plus fragiles au faste tapageur de la ville et à sa manne touristique ? Pour répondre, il faut d’abord décrypter le symbolisme ésotérique des œuvres de Gaudí, aux formes proprement hallucinantes.
Dans une intrigue magistralement tenue jusqu’à la dernière page, orchestrant pressions politiques, énigmes maçonniques, mœurs dissolues et presse à sensation, Le Bourreau de Gaudí plante l’envers du décor d’une cité unanimement saluée pour sa beauté et sa prouesse architecturale. Une “Ville des prodiges” terriblement moderne et effroyablement archaïque.

Le bourreau de Gaudi, Editions Actes Sud, septembre 2014.

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