jeudi 5 février 2015

La chasse au trésor - Andréa Camilleri

Oh oh oh, jolie poupée...

"La chasse au trésor" d'Andréa Camilleri est le vingtième épisode du commissaire Montalbano.


A Vigàta, vivent Gregorio et Caterina Palmisano, tous deux frères et soeurs. Ces derniers, fanatiques de Dieu, habitent tels des ermites, dans un appartement commun. Un beau jour, sur leur balcon, apparaît une banderole : "Pécheurs, repentez-vous !", puis une seconde  : "Pécheurs, nous vous punirons !!", et enfin, une troisième : "Nous vous ferons payer vos péchés de votre vie !!!". Devant cette menace, le commissaire Montalbano envoie un policier municipal, qui est accueilli par un tir de revolver !

Rapidement, les forces de l'ordre avec Montalbano en tête, prennent d'assaut l'appartement. Sous le viseur des caméras de "télé Vigàta", les deux forcenés sont maîtrisés. Cependant le commissaire reste quelque peu perturbé par cette intervention. L'image d'une salle remplie de crucifix, et la vision du vieux Gregorio nu, au côté d'une femme que Dieu lui a donnée, une poupée gonflable défraîchie, ne le quittent plus...

Une nouvelle intervention va accentuer son trouble. Une femme a appellé la police car elle a découvert un cadavre au fond d'une poubelle. Montalbano se rend sur les lieux, sans oublier d'avertir la scientifique, le procureur et le médecin légiste. Mais quand il découvre le catafero, celui-ci n'a rien d'humain, c'est une poupée gonflable, identique à celle du vieux Gregorio... Un moment de solitude envahit le commissaire pris en grippe par ses collègues venus pour rien...

Mais son instinct de policier lui fait comprendre que quelque chose de plus intense se cache derrière ces poupées...  Bien plus profond que les lettres anonymes qu'il reçoit et qui l'entrainent dans une chasse au trésor...

Dans le pays de Camilleri, on s'amuse, on rit, on pleure. L'humour, sous lequel se cache un second degré, est toujours omniprésent, découlant de quiproquos qui bien souvent mènent à des situations burlesques. Ainsi, Montalbano n'aura de cesse de se disputer avec sa petite amie Livia, de passer pour un gros pervers à cause de poupées, ou encore d'échanger des dialogues toujours aussi productifs et culturels avec Catarella. Mais c'est aussi un commissaire vieillissant qui commence à douter de lui-même, au point de ne plus voir certaines évidences...
Même si nous sourions au fil des pages, la fin risque fortement d'inverser la commissure de vos lèvres...
Pour terminer, il est important de souligner une nouvelle fois l'excellent travail du traducteur Serge Quadruppani.
YB.

Du même auteur : La danse de la mouette (voir ici).

Quatrième de couverture :

Collectionneurs de croix et fervents dévots, Gregorio Palmisano et sa sœur Caterina se prennent subitement pour le bras vengeur de Dieu. Pour punir les pêcheurs de Vigàta, ils leur tirent dessus depuis leur balcon. N’écoutant que son courage, Montalbano monte à l’assaut et neutralise les fanatiques. Religion et perversion faisant parfois bon ménage, le commissaire découvre que Gregorio partageait sa couche avec une poupée gonflable décatie et rafistolée. Une anecdote sordide dont la presse fait ses choux gras, mais bientôt pour Montalbano un sujet d’interrogation méritant investigation. Car un meurtre est signalé, le corps a été jeté dans une poubelle. Il s’agit en fait d’une seconde poupée, en tous points semblable à la première… S’agit-il de l’œuvre d’un copycat particulièrement tordu, s’en prenant à d’innocentes baudruches de plastique ? Une enquête équivoque débute, qui tourne au bras de fer intellectuel quand un mystérieux épistolier convoque Montalbano à une chasse au trésor…

Traduit de l'Italien par Serge Quadruppani.

La chasse au trésor, Fleuve Noir, janvier 2015.

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