lundi 25 avril 2016

Dernier appel pour les vivants - Peter Farris

Cric, boum, bang sur la Fraternité aryenne !

"Dernier appel pour les vivants" est un roman noir de Peter Farris. Chanteur dans un groupe de rock, son écriture développe tout le caractère de cette musique.

Charlie Colquit, étudiant, vit seul avec sa mère et occupe un poste de guichetier dans une banque à Jubilation County, en Géorgie. Ce matin-là, il prépare tranquillement son guichet en compagnie de sa responsable, Niesha Livingston, quand un homme surgit dans la banque, toujours fermée au public. Il pointe un fusil en direction de Charlie qui se lève lentement de son tabouret, puis met en joue Niesha qui tente de glisser une main sous le comptoir, l'homme la descend aussi sec après un bref avertissement. Charlie, les mains en l'air, le pantalon souillé, n'a plus qu'à suivre les ordres du braqueur : ouvrir un coffre, et l'aider à charger les billets à l'arrière d'une berline stationnée devant la banque. Tout aurait pu et tout aurait dû s'arrêter là pour Charlie, sauf que le braqueur lui ordonne de monter dans sa voiture, et le kidnappe !

Hobe Hicklin sait que c'est une connerie d'embarquer un otage, qu'il aurait mieux fait de le descendre, au lieu de l'amener à sa planque. Pour Charlie aussi cela aurait été préférable, car pour lui c'est un petit enfer qui débute. Séquestré, il va devenir un souffre-douleur, coincé entre un Hicklin violent, plein de haine et d'alcool, et une  fumeuse de crack répondant au nom de Hummingbird. Charlie va en perdre sa dignité, puis, par une circonstance atténuante, c'est le syndrome de Stockholm qui va finir par prendre le dessus. Alors que les flics ratissent le territoire pour mettre la main sur Hicklin, un duo de la Fratrie aryenne est aussi à la recherche de ce dernier. Il faut dire qu'il vient de les doubler sur le braquage et cela a tendance à les mettre en rogne. Dans cette expédition punitive qui se prépare, la seule personne sur qui pourra compter Hicklin sera Charlie ! Ce dernier, au cours de cette sale aventure, va se trouver en pleine mutation, tel un poussin devenant un pitbull.

C'est du Gallmeister, et on aurait tendance à dire que c'est forcément du bon noir, et c'est le cas. Nous pouvons nous fournir chez eux les yeux fermés, sans lire la quatrième de couverture, sachant pertinemment que nous serons captivés par l'histoire. Même si, Dernier appel pour les vivants, n'est pas dans le top de la collection Néo Noir, cela reste sanguin, nerveux, complètement déglingué et violent. Avec toujours cette Amérique profonde, loin de l'image que renvoie le pays à travers le monde. Les personnages de ce roman n'ont rien d'ordinaire, nous y trouvons des ordures de la Fraternité aryenne, un shérif paumé, alcoolique, abandonné de sa famille, des illuminés de Dieu adorateurs de crotales, un Charlie introverti, couvé par une mère au profil "cas social", seule l'Agent spéciale Sallie Crews fait bonne figure au milieu de ce petit monde, où la défonce à l'alcool, aux meth' et au crack, occupe une place proéminente. Le tout mixé ensemble en fait un cocktail explosif !
YB.

Quatrième de couverture :

Pour Charlie, ce ne devait être rien d’autre qu’une banale journée de travail à la banque. Pour Hicklin, ce ne devait être qu’un casse de plus. Histoire de se refaire un peu à sa sortie de prison. Pour sa petite amie accro au crack, peu importe, puisque de toute façon rien ne se passe jamais comme prévu. Surtout si, dès le départ, on tente de doubler ses partenaires de la Fraternité aryenne. Et puis pourquoi prendre le jeune guichetier en otage ? Maintenant, combien de temps faudra-t-il aux flics et aux membres du gang pour les retrouver ?

Traduit de l'anglais par Anatole Pons.

Né en 1979, Peter Farris vit aujourd’hui dans le comté de Cherokee en Géorgie. Après sa licence, la musique prit beaucoup de place dans sa vie, pour le meilleur ou pour le pire. Plutôt que de poursuivre ses études ou de tenter de faire carrière, il est devenu chanteur dans un groupe de rock bruyant du Connecticut appelé CABLE. Le groupe fit autant de concerts et d’enregistrements que possible, et se produisit principalement dans le nord-est des États-Unis. Leur album, disque-concept intitulé The Failed Convict, partage avec Dernier Appel pour les vivants une certaine synergie créatrice, au point que des paroles de certaines chansons ont été placées en épigraphe dans le livre. À bien des égards, l’album est le pendant musical du livre.

En parallèle de ses activités musicales, Peter Farris gagnait sa vie comme guichetier dans une banque de New Heaven, dans le Connecticut. Il y a travaillé quelques semaines avant que la banque ne soit cambriolée. Même si le braqueur était armé, il ne sortit jamais son pistolet. Inutile de dire que cet événement a profondément marqué Peter Farris, et quand il se mit sérieusement à écrire, il savait qu’une scène de braquage interviendrait dans son roman.

Dernier appel pour les vivants, Editions Gallmeister, octobre 2015.

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